L’ostéopathie sans craquements

Le mythe du craquement

Alors que le mythe du craquement comme « résolution du problème » a participé à faire connaître l’ostéopathie, il est en fait relatif. Il y a une corrélation entre manipulation et craquement, mais nous verrons qu’il peut y avoir craquement sans manipulations importantes. Nous verrons également ce qui est primordial dans le traitement parce que l’ajustement peut se faire sans bruits.

Les manipulations musclées

Le craquement avec ses manipulations musclées trouve sa popularité plutôt chez un public jeune et sportif.

Avec l’âge curieusement il est fréquent d’entendre chez les patients, (parfois même des anciens adeptes des manipulations musclées) une réticence à être manipulé et l’anxiété de bruit de craquement.

Chez les bébés et les enfants, la douceur est de mise et les manipulations musclées ne sont pas envisageable pour moi. D’ailleurs, j’ai pris parti de la douceur aussi bien pour les enfants que les adultes. parcequ’il existe plusieurs façon d’ajuster un os.

Témoignage d’autorité

J’apprécie de lire et relire les textes du premier ostéopathe et voici ce qu’il disait du craquement, et cela il y a déjà 150 ans.

Un homme conseille de tirer tous les os que vous essayez de corriger jusqu’à ce qu’ils « craquent ». Ce craquement n’est pas un critère sur lequel se fier. Les os ne craquent pas toujours lorsqu’ils se remettent en place, pas plus que le craquement ne signifie qu’ils sont correctement ajustés. En tirant sur votre doigt, vous entendrez un bruit soudain … Le patient accorde une telle importance qu’il est pour lui la preuve que la correction est réussie. L’ostéopathe ne devrait pas encourager cette idée chez son patient comme étant la démonstration que quelques chose est accompli.

Andrew Taylor Still – Recherche et pratique, p 42

Aparté : C’est étonnant qu’aujourd’hui on voit sur les réseaux sociaux la mise en scène de ces manipulations, (en mettant l’accent sur le bruit au micro) encourageant l’idée que quelque chose est accompli.

Comment ajuster un os ?

Mr Still nous dit : « Tirez-le jusqu’à sa bonne place et laissez-le là. »

C’est une façon de dire que l’important est que l’os soit ajusté. Il n’y a pas de règle à suivre comme un protocole pour y parvenir. Nous avons de multiples outils et en les essayant un à un nous allons tendre vers cet ajustement.

Pour un patient il faudra peut-être l’enrouler en boule avant de pousser une côte, pour un autre il faudra peut-être utiliser son bras comme d’un levier , pour un autre il faudra peut-être agir sur un nerf pour libérer la tension musculaire.

Dans une même journée si l’on voit cinq patients avec la hanche qui se positionne mal, il y aura cinq façon adaptées à chacun pour l’ajuster. Parce que le premier aura reçu un coup venant de côté, le deuxième aura tordu sa jambe en restant coincé le pied dans l’étrier de son cheval, le troisième aura porté un pot de fleur très lourd, le quatrième aura fait 900km de voiture dans la journée, le cinquième aura fait une super séance de crossfit un peu poussé… les axes de tensions sont différents, les points d’appuis sont différents aussi. le hanche partira plus en arrière, en avant, en bas, selon le cas. Ces précisions sont bien sûr importantes pour l’ostéopathe mais pour simplifier on dit « remettre en place ».

Enfin on contrôle le changement, après avoir travaillé, où en est la position de la hanche, est-elle bien à la place initialement prévue? Si non on continue de l’ajuster avec d’autres mouvements ou points de pressions ou de levier etc…

L’objectif de craquement comme réussite disparaît.

Arthur Meunier ostéopathe à melun dans le 77 travaille à réajuster le mouvement des articulations en douceur. Voir autre ostéopathe sur Paris 13.