Visite du corps humain

« Visite du corps humain » : Histoire de Arthur Meunier (Pour la conférence « jusqu’où va l’Ostéopathie » du jeudi 2 mars 2017 – université inter-âge de Melun.)

Je commence ma promenade du corps au niveau du nombril. Ce petit relief bombé ou creusé est le vestige d’un puissant canal nourricier qui reliait jadis au placenta dans le ventre de la maman.

Dessin imagé d'un nombril
Nombril – Sylvie Tribillon

J’entre dans le corps humain

A la place de ce canal autrefois irrigué, je découvre une structure blanche extensible et solide, elle remonte jusqu’au foie et se perd à l’intérieur, c’est devenu un ligament, Il maintient une bonne distance entre le foie et le nombril et renforce la paroi abdominale. Si elle venait à faiblir nous pourrions craindre une hernie dans la paroi mais si lui devient trop rigide il peut comprimer des vaisseaux et perturber le fonctionnement du foie.
Ici, je porterai mon attention pour que ce ligament garde une distance adéquate.


En le remontant j’arrive dans le foie, cet organe a toujours été très gros, A la naissance il représentait la moitié du ventre. Il est chaud et lisse. Je découvre des centaines de vaisseaux, certains apportent le sang qui vient des intestins. Il contient les nutriments absorbés par l’intestin mais aussi des agents pathogènes qui ont pu traverser clandestinement la paroi de l’intestin. Il y a aussi les médicaments que l’on avale, l’alcool et les repas très riches, trop sucrés et trop gras. Pour le foie tous ces éléments doivent être identifiés, classés, modifiés puis orientés.

Trop sollicité il finira par être submergé et lui et sa voisine la vésicule biliaire connaîtrons des problèmes. Un foie malade peut donner mauvaise haleine au début, une vésicule biliaire malade peut donner des calculs puis des douleurs, certains aliments ne pourront plus être absorbés sans créer des troubles digestifs ou de transit.
Ici, je veillerai à ce que le foie ne soit pas congestionné pour que le sang circule librement et que le foie travaille efficacement.

D’où je suis, je lève le regard. Je découvre une grande voûte faite de muscles et de nappes tendineuses. Elle enveloppe le foie et l’estomac et les muscles s’étendent de toutes parts vers les côtes. C’est le Diaphragme.

Dessin imagé d'un diaphragme
Diaphragme – Sylvie Tribillon


Le diaphragme : grand muscle de la respiration, son travail constant donne vie par l’air qu’il attire.
En se contractant il repousse le ventre et tire les poumons pour que l’air soit attiré à l’intérieur. Certaines fibres musculaires peuvent être plus tendues que d’autres, à cause d’un coup, d’une chute, ou d’un accident de voiture. Il est alors comme un peu vrillé et déséquilibre ses voisins, le cœur, l’estomac, les côtes.

S’il devait être trop tendu ou bloqué en certains endroits, il fonctionnera moins bien, et à cause d’un travail rendu difficile il consommera plus d’énergie faisant défaut à tous l’ensemble. Je veillerai donc à ce que chaque côte soit mobile avec ses voisines, que les organes autours soient mobiles avec lui, de manière à ne pas entraver son libre mouvement.

Au travers de ce diaphragme je distingue trois orifices, celui de l’artère celui de la veine et celui de l’œsophage. Je veillerai ici que le diaphragme laisse passer ces vaisseaux sans les comprimer et l’œsophage aussi, qui parfois présente une hernie.

Je remonte l’œsophage, je passe devant le cœur, les poumons et les bronches, S’il y a une forte inflammation ou une opération du cœur, les fibres vont devenir plus dures et raidiront le système je m’assure donc que ce système attaché au sternum et aux vertèbres reste souple.

J’arrive à la base de la gorge. Je suis entouré de beaucoup de muscles et de tendons qui tiennent la colonne cervicale comme le mat et les voiles d’un bateau. De long muscles qui descendent jusqu’au coccyx et remontent jusqu’à la tête. Ils soutiennent la posture. Trop tendus ils raidissent le corps
mais trop mou ils entraînent des défaillances de posture.

Je veillerai ici à ce que chaque muscle tienne sa position, que chaque vertèbre s’articule harmonieusement avec ses voisines. Que la tête reste droite, le regard à l’horizon et la colonne détendue.

Dessin de la colonne vertebrale
La colonne vertébrale – Sylvie Tribillon


Je me hisse de vertèbres en vertèbres jusqu’à la base de la tête. Je découvre un trou dans lequel passe des centaines de neurones, le tronc cérébral. Il passe dans le foramen magnum et dans les vertèbres cervicales. Alors que c’est une région très mobile, ce tissu nerveux est extrêmement précieux. La moindre tension qui perturbe le bon axe de mouvement peut avoir des répercussions sur la respiration, la salivation, la posture, la digestion … 

Je veillerai donc particulièrement à ces cervicales appelées Atlas et Axis, qui portent ensemble tout un monde. A l’intérieur du crâne c’est un univers grandiose. Lorsque le cerveau est utilisé pour des tâches (parole, geste, imagination, projection…) des milliers d’étincelles jaillissent dans cette nébuleuse de neurones.

S’il y a trop d’activité, il y a une surcharge puis une baisse de régime. Poussé à l’extrême, il peut souffrir de défaillances, mémoire, parole, repères spatiaux, baisse de l’attention, irritabilité, « burn out ».
Je veillerai ici à ce que le cerveau trouve un moment de repos pour qu’il reste lucide et dynamique.

La colonne droite, le regard détendu porté sur l’horizon, dans le calme de l’activité cérébrale reposée et d’un foie léger, je termine cette visite en empruntant le nerf optique. Il me conduit à l’œil , ouvert sur le monde et recevant la lumière. Je veillerai à ce qu’il reçoive le sang par son artère, qu’il ne soit pas sous pression par un problème dentaire ou nasal.

Ainsi s’achève notre visite du corps humain

C’était une petite visite sur les organes les plus connus. Elle nous dit que l’ostéopathe va regarder le fonctionnement de chaque organe. Dans le corps, tous, sont reliés et unis que ce soit dans des continuités mécaniques, nerveuses, hormonales, rythmiques de mouvements, …
Pour obtenir la bonne santé, tous doivent respecter leur mobilité interne et externe. Si un muscle comprime une artère, qui elle-même va moins bien nourrir un organe qui va lui-même modifier son fonctionnement qui va entraîner une réaction..etc… les répercussions sur le corps sont parfois inimaginable, tel l’effet domino

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